Au Tchad, les champs pétroliers se multiplient, mais les promesses de développement peinent à se concrétiser — inauguration ce vendredi d’un nouveau puits

Ce vendredi, le Tchad a inauguré un nouveau champ pétrolier de plus dans la localité de Daniela, à 70 kilomètres environ de Bousso, une ville de la province du Chari Baguirmi — producteur désormais de quelque 100 000 barils de pétrole brut par jour avec ses trois champs.

Construite sur fonds de la filiale locale de l’entreprise chinoise China National Petroleum Corporation International (CNPCI), la vanne inaugurée ce vendredi est une occasion pour laquelle le ministre du Pétrole, représetant le chef de l’État tchadien, est descendu sur le terrain à la tête d’une forte délégation, rejointe par le Vice-président de la CNPCI, arrivée dans la capitale tchadienne depuis la Chine il y a de cela quelques jours.

Le nouveau champ pétrolier devrait ajouter en principe des recettes substantielles dans les caisses de l’État. Une attente qui dans le passé a eu du mal à se réaliser. Pour plusieurs citoyens et surtout ceux des zones pétrolières, il est peu probable que cette fois s’impose pour exemple. Déçus par la gestion des exploitations précédentes, notamment à Doba, Bongor, et autres localités, les citoyens déplorent la mauvaise gestion des revenus — majoritairement utilisés pour l’achat des armes et le financement des institutions étatiques. Le détournement systématique absorbe aussi des milliards de francs CFA et ainsi handicape le développement social.

Pays enclavé, le Tchad demeure l’un des États les moins développés au monde, avec plus de la moitié de la population étant sous le seuil de la pauvreté et 70 % de la population habitant des zones ruraux dans des conditions quasiment précaires. Depuis 2003, il est producteur et exportateur de pétrole via un pipeline qui traverse le Cameroun voisin. 

Quelques hôpitaux, universités et routes bitumées ont été financés par l’État, mais face à une crise financière en 2016, des mesures d’austérité ont été imposées par les autorités. Impopulaires, les mesures ont entraîné à des séries de grèves et une dégradation du climat socio-économiques.

À suivre…

Fils du Tchad