Au moins 35 morts lors de la dispersion par l’armée d’un sit-in civil à Khartoum

C’est le premier cas d’usage de force excessive par l’armée contre les manifestants depuis l’éviction d’Omar el-Béchir. En réponse, l’Association des professionnels soudanais (APS) a rompu tout contact politique avec le Conseil militaire et appelé les citoyens à la désobéissance civile.

Lundi, des éléments de l’armée ont dispersé par la force des civils campés dans la capitale Khartoum pour exiger le départ du Conseil militaire et la passation du pouvoir aux civils. Le bilan provisoire fait état d’au moins 30 morts et des centaines de manifestants blessés. Une catastrophe sans précédent depuis le renversement du régime el-Béchir le 11 avril dernier. Le drame sanglant de ce lundi 3 juin a provoqué des vives condamnations de par le monde et un appel de détresse du comité central des médecins soudanais pour un “soutien urgent” d’organisations internationales.

La tentative de dispersion violente a aussi provoqué un communiqué de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) pour des marches pacifiques. Dans plusieurs villes du Soudan, des manifestations ont eu lieu. Du côté de l’armée cependant, des militaires lourdement armés ont été déployés dans les carrefours stratégiques de Khartoum.

Démenti du conseil militaire de transition

Le conseil militaire de transition au pouvoir depuis la chute du régime el-Béchir dément l’usage de la force lors de la dispersion du sit-in, malgré le constat fait dans plusieurs hôpitaux par le Comité central des médecins soudanais. 

Quelques jours plus tôt, le Conseil militaire avait prévu dans un communiqué, “d’agir avec détermination” pour répondre à des débordements autour du sit-in.

Depuis le 6 avril, des milliers de Soudanais ont pris d’assaut les alentours du QG de l’armée pour solliciter le soutien des forces militaires afin de renverser Omar el-Béchir. Chose faite, l’armée récupère cependant le pouvoir et refuse depuis de céder l’exécutif aux civils qui réclament la paternité du soulèvement mettant fin à un règne de 29 ans et 9 mois.

NDJAMENA 24