En dépit de la reprise des activités à la raffinerie de Djermaya, le gaz butane se fait toujours rare à N’Djamena – la SRN se lave les mains

Les activités de la raffinerie de Djermaya, qui ravitaille la ville de N’Djamena en énergie, ont été relancées le 4 avril dernier après une période de révision, mais le gaz butane qui se fait rare depuis trois mois de crise est toujours introuvable.

Pour trois mois, déjà, les ménages tchadiens sont confrontés à une rareté de gaz domestique. Sans cette source d’énergie indispensable après l’interdiction du charbon et bois de chauffe, plusieurs familles ne peuvent donc plus cuisiner ou sont contraintes de faire recours à des moyens peu orthodoxes pour la cuisson, tels que les bouses de bœufs pour les citoyens moins aisés. Le taux d’accès qui atteint à peine les 3 % , ont fait de l’électricité une source d’énergie exclusive pour les riches, dans ce pays enclavé et dirigée d’une main de fer, où plus de 60 % de la population vit dans la pauvreté extrême.

D’après la Société de Raffinage de N’Djamena (SRN) « le gaz butane est fournit régulièrement aux distributeurs agréés à raison de 6 citernes par jour, soit la même quantité habituellement mise sur le marché avant la maintenance. » La SRN se dit perplexe face à la pénurie qui perdure malgré la reprise des activités de la raffinerie de Djermaya après une période de maintenance qui a durée quelques semaines.

Mais cette crise d’énergie n’est pas la première. Elle avait d’ailleurs été constatée bien avant l’entrée en période de révision de la raffinerie.

Pour les observateurs, il s’agit d’un problème national issu de plusieurs années de malgouvernance, favoritisme dans les affaires, et l’échec catastrophique de la classe gouvernante vis-à-vis des attentes citoyennes.

Désormais, le regard se tourne aussi vers les opérateurs économiques et proches du régime à l’origine d’une pénurie qui pourrait être artificielle.

NDJAMENA 24