Entretien exclusif | Amalkher Djibrine Souleymane, Vice-présidente du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine (ECOSOCC-UA)

À l’occasion de ce mois exclusivement dédié à la célébration de la femme de par le monde, N’DJAMENA 24 est allé à la rencontre de la gent féminine du Tchad pour découvrir et relayer les combats dont elles mènent sur le plan national et aussi international. Elles partagent avec nous leurs parcours, quotidiens, et divers avis sur la cause féminine. Entretien exclusif avec Amalkher Djibrine Souleymane (ADS), Vice-présidente du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine.

NDJ24 : Amalkher, bonjour, vous êtes Vice-présidente du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine. Parlez nous du parcours qui vous a propulsé au sommet de l’une des plus grandes institutions panafricaines.

ADS : J’ai été élue Vice-présidente le 11 novembre dernier suite à la première session ordinaire de la 3e Assemblée générale permanente de l’ECOSOCC–UA qui a eu lieu à Nairobi, au Kenya. C’est une véritable marque de confiance en ma modeste personne, qui reflète mon désir ardent de servir l’Afrique à travers l’Union africaine et de soutenir les populations des pays membres dans le processus de l’appropriation des causes continentales.

NDJ24 : Ce mois de mars est dédié exclusivement à la célébration de la gent féminine de par le monde. La femme africaine est majoritaire sur le continent, cependant elle est sous-représentée dans l’exécutif, qu’en déduisez vous de ce constat ?

ADS : Effectivement la femme est majoritaire dans le continent, malgré cela, elle reste toujours sous représentée dans l’exécutif, la politique et la haute sphère de prise de décision. Ceci s’explique par le fait que les femmes sont minoritaires à l’école et la plupart d’entre elles, même si elles partent à l’école, c’est pour rapidement l’interrompre à cause de plusieurs raisons sociales ou traditionnelles. 
Du moment où la femme n’est pas en mesure d’être instruite au niveau supérieur, elle aura du mal à visée loin, avoir des objectifs et poursuivre des rêves importants.
Ce fléau de manque d’éducation réduit considérablement la chance aux femmes d’occuper la place qui doit leur revenir à tous les niveaux.
De l’autre coté, il y a aussi la volonté politique qui doit jouer un rôle considérable dans l’autonomisation de la femme…. Cette volonté ne doit pas se résumer aux discours mais aux faits concrets pour la population toute entière.

NDJ24 : Pour le Tchad, le Gouvernement avait annoncé environ un tiers de postes qui devraient revenir à la gent féminine. 30 pourcent sont-ils suffisants ?

ADS : Normalement nous devons parler d’égalité de chance entre hommes et femmes. Ceci s’explique par mérite et par compétences. Mais aujourd’hui, comme vous pouvez remarquer, nous vivons dans une société dominée par les hommes et malgré que le monde évolue et les femmes sont de plus en plus instruites, faire de la place pour la femme reste difficile… C’est la raison pour laquelle un peu plus d’efforts pour booster l’implication des femmes reste nécessaire. 
Chaque succès passe par un processus et dans ce processus nous sommes en phase de transition où il faut capitaliser sur les compétences féminines et d’ailleurs sans l’implication de cette dernière un développement durable est impossible.

NDJ24 : L’ECOSOCC est un organe consultatif de l’Union africaine pour les questions d’ordre économiques, sociales et culturelles, pourriez vous nous situer sur les activités dont vous menez sur le terrain ?

ADS : ECOSOCC, qui veut dire Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine est un organe très important qui représente et porte la voix de toute la population africaine aux instances suprêmes de prise de décision continentale. Bien que c’est un organe consultatif, son point de vue reste très important. Il est chargé de travailler en amont et en aval pour rendre effectifs les politiques et programmes de l’Union africaine. C’est une porte ouverte par les Chefs d’État aux organisations et structures non-étatiques ainsi que la diaspora pour donner leur avis par rapport à toute question concernant l’avenir du continent.

NDJ24 : Almalkher, vous êtes aussi très active dans la vie associative, notamment coordinatrice de l’ONG NIRVANA, et entrepreneure, quels conseils donneriez vous à des jeunes femmes comme vous, tchadiennes, qui souhaiteraient rejoindre ce cercle, pour différentes raisons hésitent encore ?

ADS : J’aimerais rappeler aux jeunes femmes et filles que ni le développement durable ni le développement inclusif n’est possible sans leur implication dans les processus. Alors comme notre hymne nous le rappelle « debout et à l’ouvrage » nous devons poser des actes très positifs et concrets pour espérer un avenir meilleur.
Il faut se rappeler toujours que les plus petits des actes comptent énormément aux changements de la société donc ne vous sous-estimez pas et foncez pour réaliser vos rêves.

NDJ24 : Votre mot de la fin ?

ADS : Je profite de la SENAFET pour souhaiter bonne fête à tous les Tchadiens. Aux femmes et jeunes filles, cette fête devrait servir de rétrospective sur les actions menées pour notre épanouissement et un tremplin pour des résolutions fortes nouvelles pour la concrétisation de nos objectifs communs : un Tchad prospère, développé et paisible.

NDJAMENA 24

5 commentaires sur « Entretien exclusif | Amalkher Djibrine Souleymane, Vice-présidente du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine (ECOSOCC-UA) »

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