Plus rien ne semble fonctionner au Tchad. Depuis plus de deux semaines, plusieurs villes du pays y compris la capitale N’Djamena, font face à un manque criant de carburant, d’eau potable, d’électricité et de gaz butane. La crise qui frappe de plein fouet l’ensemble du pays, couplée d’une cherté de vie perpétuelle, a atteint aussi le transport aérien le week-end dernier. Air France qui devrait assurer une liaison entre Paris-N’Djamena le samedi a dû dans la foulée annuler son itinéraire faute de disponibilité de kérosène à l’aéroport international Hassan Djamous.
Abéché, l’une des villes les plus peuplées du pays près de la frontière soudanaise, est confrontée à nouveau à une carence récurrente d’eau potable tandis qu’au sud du pays, précisément dans la ville de Koumra, la population se plaint du manque d’électricité depuis plus de deux semaines.
Sur toute l’étendue du pays, les hydrocarbures destinés à la consommation du grand public ont connu une hausse significative en prix de vente. La pénurie de carburant a aussi entraîné à une hausse du prix du transport interurbain.
La ville de N’Djamena n’est pas d’être épargnée non plus. Depuis plus d’une semaine, le carburant se fait très rare dans les stations-services où des milliers de clients attroupés en file indienne se disputent quelques litres d’essence sous une canicule brûlante.
Une crise structurelle temporaire selon le gouvernement
Pour les autorités de transition, la crise est temporaire et ne serait qu’un mauvais souvenir d’ici 4 jours à en croire le ministre des Hydrocarbures et de l’Énergie, Djerassem Le Bemadjiel, contraint à faire une sortie au journal du soir de la télévision nationale afin de calmer un ras-le-bol grandissant de la population.
“Il reste énormément à faire en matière de distribution. Vous avez constaté certainement, dans certains ménages, même quand il y a l’électricité, la tension est très faible, la climatisation ne marche pas, le frigo ne marche pas, tout ça c’est dû au fait que le réseau de distribution d’électricité est en dépassement de capacité. À l’heure où je vous parle, nous avons beaucoup de projets parallèles qui vont dans le sens d’améliorer la capacité du réseau” a-t-il tenté de rassurer l’opinion nationale.
La crise aurait été déclenchée par la maintenance programmée de l’unique raffinerie que dispose le pays.
Pays producteur et exportateur de pétrole depuis 20 ans déjà, le Tchad est régulièrement confronté à des crises de carburant et d’électricité. Moins de 10 % de la population nationale a accès à l’énergie produite et fournit par l’état.
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