Le président tchadien de transition, Mahamat Idriss Deby Itno, s’est prononcé avant-hier au sujet de l’insécurité grandissante au Tchad et massacres de paysans resultant d’un nouveau mode opératoire de terrorisme civil intérieur entretenu par éleveurs sur agriculteurs sédentaires au Sud du pays. Dans une vidéo de deux minutes et quarante-et-une secondes publiée sur son compte Facebook, le chef de la junte militaire au pouvoir depuis la disparition de feu Deby-père a indexé les pays voisins en “guerre civile” d’être source de trafic d’armes vers le Tchad et par conséquence responsables du chaos “intercommunautaire” sévissant. Décryptage de Fils du Tchad.
Si, les armes de guerre que détiennent les éleveurs tchadiens proviennent des pays voisins en guerre civile alors comment est-il que les paysans du Sud eux aussi ne détiennent pas ces mêmes armes ? Seuls les éleveurs auraient-ils un accès privilégié aux armes de guerre illégales ? Par quels canaux ? Une conclusion aussi accusatoire et grave ne peut être révélée à moitié ! “Mahamat Kaka” en sa qualité de dirigeant du Tchad doit des explications au peuple tchadien.
Si, les armes proviennent des pays voisins en guerre civile comme a-t-il annoncé, l’on ne comprend pas cependant la réticence de son gouvernement à assumer ses responsabilités et fermer les frontières ? Qui sont d’ailleurs ces pays qui tenteraient de “déstabiliser” le Tchad ? Face à des menaces aussi graves, est-ce que l’heure serait à l’amalgame alors que des vies humaines tchadiennes sont ôtées si sauvagement et froidement, par la “faute” des pays voisins en conflit ? À en croire Mahamat Idriss Deby Itno, si des affrontements “intercommunautaires” armés sévissent au Tchad, alors son gouvernement est ni la cause ni responsable !
Encore faut-il se demander pourquoi les autorités compétentes attendent impuissamment que des atrocités aussi horribles, moyenâgeux, et dignes de films d’horreur se produisent avant de se débarquer irrévérencieusement sur le terrain en “sauveurs”. Pour éteindre quel feu ? Et jusqu’à aller pondre un communiqué frelaté selon lequel “la situation est calme et totalement sous contrôle et que les habitants du village touché vaquent normalement à leurs occupations”. Quel mépris ! Comme quoi, c’est le gouvernement qui décrète dorénavant le début et la fin des deuils de quiconque ? Une population meurtrie peut-elle vaquer juste au lendemain à ses occupations normales ?
Reconnaissons que ce que disent Mahamat Idriss Deby Itno et son gouvernement est archi-faux, purement politique et malhonnête ! À un certain moment et dans des circonstances aussi douloureuses, il faut tout simplement ranger à côté la politique et avoir pitié de la souffrance de son semblable.
Ce que Sandana veut n’est pas la compassion ambiguë des autorités, et non plus que des malfaiteurs d’éleveurs soient simplement “poursuivis et présentés à la justice”. Sandana et le Sud exigent, comme tout autre tchadien, soit le désarmement intégral de tous, soit le port d’arme par tous ! La prévention des massacres aussi démoniaques et barbares ! Le respect de la vie humaine et de l’intégralité territoriale de chacun dans une cohabitation pacifique réelle et non superficielle.
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