Tchad : deux ans de transition contestée, de nominations clientélistes, de violences étatiques et de détournements massifs au détriment de la cohabitation pacifique et d’un développement véritablement inclusif

Deux ans après la mort de Deby, le gouvernement de transition a naturellement fait sa conférence de presse pour présenter un bilan illusoire d’une transition réussie. Pour un citoyen averti cependant, en deux ans de ce qu’il faut plutôt qualifier de confiscation militaire de pouvoir et mascarade politique, le Tchad a en effet régressé davantage dans l’anarchie politique, sécuritaire, sociale et économique d’antan du père fondateur défunt.

Des centaines de milliards ont été détournés sans qu’aucune enquête officielle ne soit engagée et les conclusions publiquement restituées dans la transparence totale à l’exemple d’un pays normal et responsablement gouverné. Encore choquant, les présumés braqueurs du Trésor public se baladent paisiblement à N’Djamena et d’aucuns ont été même promus à des postes de responsabilités au plus haut sommet de l’État.

Deux ans de tueries systématiques, d’atrocités, d’arrestations arbitraires et de procès monologues. En plus, de terrorisme génocidaire déguisé en conflits intercommunautaires récurrents sous le silence complice et parfois même l’œil bienveillant de certaines autorités par pure affiliation religieuse, culturelle et géographique. D’aucuns ont été contraints à l’exil pour leurs postures discordantes et gênantes. D’autres emprisonnés ou privés de leurs droits les plus fondamentaux, voire dépossédés de leurs biens et compagnons.

L’inégalité et la discrimination sont davantage expressives et notoires. La population affamée, brutalisée et jetée comme un torchon usé se meurt à un jet de pierre d’une opulence mal acquise et plus que jamais arrogante, impunie et sanguinaire.

Voilà les véritables acquis d’un Tchad de transition chaotique dite réussie.

Fils du Tchad