Tchad : un activiste convoqué à la police judiciaire à moins d’un mois d’un dialogue national inclusif pour lequel il est rentré depuis la France

Rentré au Tchad depuis la France il y a de cela quelques semaines pour prendre part à un dialogue national inclusif annoncé par les autorités pour le 15 février prochain, l’activiste tchado-français, Abel Maïna, a été sommé ce jeudi de se rendre dans un bref délai de 24 heures à la Direction nationale de recherches judiciaires (DNRJ). Aucun motif ni le nom d’un plaignant figurent cependant sur la convocation qui a été servie à l’activiste en pleine rue de N’Djamena.

En riposte, à la convocation qui circule en ligne, l’activiste a écrit sur sa page Facebook :

Deux individus s’étaient présentés au milieu de la matinée à notre résidence avec un courrier qui m’était adressé. J’ai demandé à ces individus d’ouvrir eux-mêmes le courrier. Ils ont ouvert et c’était une convocation qui m’était adressée à la SNRJ pour le 21 janvier. J’avais demandé aux 2 individus de me présenter leurs pièces identités ce qu’ils ont refusé de faire. J’avais donc refusé de toucher à la convocation et surtout de signer la décharge car en se présentant eux-mêmes à la résidence. L’un des individus, profitant des échanges avec son camarade, s’était permis de faire des vidéos à notre insu et publier sur les réseaux sociaux. Nous prenons acte de ces événements et aviserons en respectant les textes législatifs. Je reste serein, confiant et déterminé à ne pas me laisser intimider par des individus ou groupuscules de personnes qui veulent mettre en mal le processus du dialogue et de réconciliation pour lequel nous sommes engagés.

Sur Internet, la convocation suscite diverses réactions. Alors que certains soutiennent l’activiste, d’autres lui reprochent ses nombreuses sorties médiatiques qui auraient heurté leur sensibilité.

Le dialogue national inclusif du 15 février est organisé par les autorités de la transition afin de réconcilier les Tchadiens, suite à la mort du président Idriss Deby Itno le 20 avril 2021 alors que son armée affrontait un groupe rebelle à quelques centaines de kilomètres de N’Djamena.

À la suite de la main tendue du Président de la transition, Mahamat Idriss Deby Itno, plusieurs exilés et activistes tchadiens sont rentrés pour prendre part au dialogue au sortir duquel une nouvelle constitution devrait être élaborée et des élections libres, transparentes et démocratiques tenues.

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N’DJAMENA 24