Le Burkina Faso et l’Uemoa : une double victoire pour la junte militaire ?

Bien que Roch Marc Christian Kaboré est demis de ses fonctions de Chef d’Etat, la présidence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) qu’assure le Burkina Faso depuis mars 2021 n’est cependant pas impactée par le départ impétueux du locataire du Palais de Kosyam. Pour la militante suisso-camerounaise, Nathalie Yamb “ce n’est pas seulement le Faso qui a un nouveau chef, mais également l’Uemoa, puisque la fonction n’est pas exercée intuitu personae, mais par le chef d’un Etat membre : Paul-Henri Sandaogo Damiba est donc le président de facto de l’Uemoa.”

Organe suprême de l’Uemoa, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement définit les grandes orientations de la politique de l’organisation. Elle se réunit au moins une fois l’an, en session ordinaire. Elle nomme les présidents et les membres des organes et institutions de l’Uemoa.

Pour rappel, le 9 janvier dernier, c’est sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré que la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa s’est réuni pour infliger des sanctions à la junte malienne.

L’Uemoa que présiderait donc logiquement le Burkina Faso pour la durée résiduelle de son mandat en cours ne s’est pas encore prononcé sur la prise du pouvoir par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, de facto son nouveau président en exercice.

Cependant, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) vont se réunir virtuellement ce vendredi 28 janvier pour évoquer la crise burkinabè.

Mais, déjà, le 25 janvier dernier, la commission de Cedeao avait condamné ce qu’elle qualifie de “coup de force” et de “recul démocratique majeur.“ 

Fils du Tchad